01.01.1970–
26.10.2019
Mathieu Dufois
Passionné de cinéma, Mathieu Dufois s’inspire de films noirs et iconiques des années 1950-60 qu’il décrypte et déconstruit, puis recompose pour créer sa propre image.
#13
Mathieu Dufois
Présences dessinées
Passionné de cinéma, Mathieu Dufois s’inspire de films noirs et iconiques des années 1950-60 qu’il décrypte et déconstruit, puis recompose pour créer sa propre image.
Prises de nuit, influencées par le roman noir, ses photographies peuvent aussi lui servir de point de départ, tout comme ces images extraites de films familiaux tournés en Super 8. Mathieu Dufois réalise également des courts métrages, entre animation et expérimentation, où ses maquettes deviennent des studios de cinéma et les personnages, dessinés puis découpés, des acteurs. Cette exposition est accompagnée de l’édition d’un catalogue, ponctué de témoignages de
collectionneurs.
Mathieu Dufois a été choisi par le Comité de sélection 2018 de Art [ ] Collector, des collectionneurs invitent un artiste réuni à l’occasion de la FIAC 2018. Le comité est composé d’Evelyne et Jacques Deret, collectionneurs et initiateurs du projet, Julie Crenn commissaire d’exposition et critique et Philippe Piguet, commissaire d’exposition et critique, Philippe Pée, Françoise et Jean-Claude Quemin, Daniel Schildge, collectionneurs. L’exposition sous le commissariat de Caroline Arhuero, chef du service des acquisitions et des commandes du CNAP et chargée d’études documentaires au Ministère de la Culture.
Entre 2002 et 2007, Mathieu Dufois étudie les arts-plastiques à l’Ecole des Beaux-arts du Mans. Après l’obtention de son diplôme, il travaille dans les Cours d’Assises afin de réaliser des portraits d’accusés pour les journaux locaux. C’est en 2008, lors de sa participation à la Biennale de Mulhouse, qu’il obtient le premier prix de la Jeune Création. Dès lors, son travail est diffusé dans différents centres d’art dont le CRAC de Sète, ou encore le CCCOD de Tours. Ses œuvres ont été également présentées dans différentes foires telles que Drawing Now, Art Paris ou l’Armory Show.
Depuis 2010, une forte collaboration se créée avec le musicien Marc Hurtado dont celui-ci compose la bande-son de ses films situés entre l’animation et l’expérimental.
Le dessein des ombres
« Le soir, avant d’aller rejoindre son régiment, un jeune soldat rend une dernière fois visite à sa fiancée. La lampe projette l’ombre du garçon sur le mur et la jeune fille trace cette silhouette sur la paroi pour conserver l’image de celui qui demain sera loin d’elle ». La façon légendaire et poétique dont Pline l’Ancien, dans son Histoire Naturelle 1, retrace
l’origine de la peinture et raconte ainsi l’invention du portrait, nous incite à observer le travail de Mathieu Dufois sous l’angle originel de ce que sont le trait, la trace, l’empreinte. Cette trace tel un geste archéologique sur les parois de lieux dont la survie, et notre survie, n’existent que par notre mémoire.
Il est primordial de considérer attentivement ce que le geste de Mathieu nous dit sur notre mémoire.
Chez Mathieu, les lieux, les personnages, leurs côtés énigmatiques et leur inscription dans un univers construit par la maîtrise du clair-obscur nous conduisent dans un continuum relevant tout à la fois du passé, de l’instant et du futur.
Un futur conditionné par nos observations passées, nos oublis et par l’examen de nos mémoires collectives.
Caroline Arhuero
Commissaire de l’exposition
Extrait du catalogue réalisé pour l’exposition